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​09 / 2012

​​​ORANGE VITAL

SOLO SHOW

NEW SPACE ART FOUNDATION

HUE - VIETNAM

THAT SHOW CAME AFTER A YEAR OF ART RESIDENCY IN VIETNAM,  HALF IN HANOI AT THE BUI GALLERY AND HALF IN HUE AT NEW SPACE ART FOUNDATION.

Cette exposition a ete realisee apres une annee en residence d'artiste au Vietnam, la moitie a Hanoi a la Bui Gallery et l'autre a Hue invite par New Space Art Foundation.

by Bertrand Peret - 2012

In spring 2011, the Arab world takes up in arms, rebellion is brewing up, peoples rise up, some people sacrifice themselves in the name of justice and respect of the fundamental human values. Atop barricades liberty is showing the way to the oppressed.


In spring 2011, media flare up violently, the world is irretrievably changing. The images are striking. Huge crowds shout their sufferings and their hopes.Those spectacular spectacles bring forth incredible force. That shouting, those crowds, those peoples are one and the same. An only breath, a powerful voice brimming with optimism resounds behind our screens. Screens crack, yield acid colours. Orange blood. They give us a glimpse of new horizons, new hopes. Frontiers collapse. Life is rushing ahead.


In front of my computer, I gather pictures, look deeply into the heart of the crowds, any crowds. I dig, the Arab world is no longer the issue, no longer the only one, at least. Far and wide, towns and cities are set ablaze. Fire is spreading. I zoom, looking for faces, anonymous faces, the faces of those who struggle, faces injured and covered with blood. Faces of men, women and children. Actually, those faces I am searching might bear some likeness, I mean between them, but with me, maybe, too, I do not know.As a matter-of-fact a likeness not strictly tied to the similar physical marks of a recent fight, no, rather in their expression. I linger over this point, the same expression in their faces. I pinpoint it on that border where rage has outdone suffering. Beyond that border, however sharp the physical suffering, the latter seems to fade and vanish.. Indeed, flesh has been hit, but it is only the first envelope, the first layer. Blows have finally reached and set afire something more intimate, more abstract. They have stimulated an essential force lying dormant in every single man-- a drive of life, a primary drive. Indeed, giving up as easily is not conceivable, no way. Even when the body is deeply damaged, it will not surrender. The survival instinct is stronger. As death hits out at man, life hits back, neither giving in nor abdicating.

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Printemps 2011, le monde arabe s'embrase, un vent de revolution gronde, des peuples se soulevent, certains se sacrifient au nom de la justice et du respect des valeurs humaines fondamentales. Du haut des barricades la liberte guide toujours les opprimes.


Printemps 2011, les medias s'enflamment,violemment le monde change. Irremediablement. Les images relayees sont saisissantes. Des foules immenses crient leurs souffrances et leurs espoirs, une force impressionnante se degage de scenes spectaculaires. Ces foules ne font qu'un, ces peuples ne font qu'un, ces cris ne sont qu'un. Unis. Un souffle unique. Une voix puissante, gorgee d'optimisme, resonne derriere nos ecrans. Nos ecrans se fissurent. Coulent des couleurs acides. Un sang orange. Laissent entrevoir des horizons nouveaux, des promesses nouvelles. Les frontieres s'effondrent. La vie s'ouvre devant.


Devant mon ecran, je remonte des images, je plonge au coeur des foules, de toutes les foules. Je fouille, le monde arabe n'est plus le sujet, plus le seul en tout cas, les sujets sont partout, partout des villes brulent, autant de foyers, autant de brasiers. L'incendie se propage. Je zoome. je cherche des visages, des visages anonymes, les visages de ceux qui luttent, des visages abimes, blesses, des visages ensanglantes. Des visages d'hommes et de femmes, des visages d'enfants. A vrai dire ces visages que je cherche pourraient presque avoir une forme de familiarite, je veux dire entre eux, avec moi aussi peut-etre, je ne sais pas. Au fond, une familiarite pas tant liee au fait que tous portent physiquement les traces d'un combat encore frais, non, une familiarite plutot dans leur expression. C'est sur ce point precis que je m'attarde. L'expression commune de ces visages. Je la situe sur cette ligne ou la rage a surpasse la souffrance des coups recus. Au dela de cette ligne la douleur pourtant vive qui resulte de ces coups semble se dissiper, s'effacer. Oui la chair a ete touchee, mais celle ci n'est que l'enveloppe, le premier calque. Les coups ont finalement atteint et attise quelque chose de plus intime, de plus abstrait, ils ont stimule une force essentielle sommeillant en chacun, une pulsion de vie, une ultime pulsion. Car il n'est pas envisageable d'abandonner aussi facilement, notre etre le refuse, meme profondement meurtri, notre corps ne se rendra pas, l'instinct de survie reste plus fort. La, alors que la Mort est aux portes, frappe, la Vie renvoie les coups. Ne cede pas, Ne se resigne pas.

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